
Terfez (Terfezia leptoderma jeune) marron clair
et Tirmania (Tirmania
pinoyi) marron foncé
Selon Naoual B. : pour l'espèce blanche il pourrait s'agir
aussi soit de Tirmania pinoyi ou Tirmania nivea (selon
la forme et la dimension des ascospores) pour l'espèce
marron il peut s'agir soit de Terfezia boudieri
ou de Terfezia claveryi, (cette nomencalture ,
selon les travaux des chercheurs de l' Ecole Nationale
d'Agriculture de Méknes, réalisés dans la
région de collecte de ces espèces : région
de Bouaarfa)
Recevant régulièrement
des questions sur les truffes des sables, truffes du désert
ainsi que des propositions pour vendre ces champignons sur le
marché français, devant le manque de connaissances
des internautes nord-africain qui m'écrivent à
propos de ces truffes, j'ai décidé de placer un
extrait de l'article de Lahsen KHABAR sur les truffes marocaines.
Pour toute information complémentaire je vous invite à
écrire ou vous rapprocher de l'Université Mohammed-V
(adresse ci-dessous ; un lien vers leur site à venir).
Il ne faut en aucun cas confondre les truffes des sables Terfez
ou Tirmania avec les truffes du genre Tuber. Les terfass sont
abondants et utilisés comme légume en cuisine.
Les tuber sont relativement rares et si parfumés qu'on
peut les considérer comme un condiment qui parfume les
sauces (entre 3 à 10% suffisent).
 
Les Terfess et les Truffes du Maroc : Biodiversité et Valorisation Broché - 28 décembre 2016 de Lahsen Khabar
Merci
aux auteurs de leur soutien.
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CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DE LA FLORE MYCOLOGIQUE DU MAROC LES TRUFFES MAROCAINES (DISCOMYCÈTES)
Extrait du
Bull. Soc. mycol. Fr. 117 (3), p. 213-229. 2001.
Lahsen KHABAR*, Larbi NAJIMK,
Marie-Claude JANEX-FAVRE** et Agnès PARGUEY-LEDUC
* Université Mohammed-V.,
faculté des sciences, département de biologie,
laboratoire de botanique (mycologie), B. R 1014, Rabat. (Maroc).
** Université Pierre-et-Marie-Curie,
laboratoire de parasitologie végétale, B. R 155,
F-75252 Paris-Cedex 05. (France).
INTRODUCTION
LE MOT «
truffe » désigne l'ascocarpe d'ascomycètes
hypogés classiquement reconnus comme des discomycètes
de l'ordre des tubérales, ordre qui a toutefois été
abandonné par divers auteurs et rattaché à
celui des pézizales (KORF, 1973 ; TRAPPE, 1979 ;
DONADINI, 1983 ; ERIKSSON, 1999). Des études d'ordre
cytologique et ultrastructural, concernant les deux genres Tuber
et Terfezia (PARGUEY-LEDUC et coll., 1987a, 1987b, 1988,
1989 et 1990 ; JANEX-FAVRE & PARGUEY-LEDUC, 1985 ;
JANEX-FAVRE et coll., 1988 ; KHABAR et coll., 1994) ont
montré que les tubérales diffèrent des pézizales
sur de nombreux points essentiels ; si elles dérivent
probablement d'un ancêtre commun, elles ont dû évoluer
séparément au sein des discomycètes.
Les tubérales
sont représentées au Maroc par plusieurs espèces
appartenant aux genres Delastria, Picoa, Terfezia,
Tirmania et Tuber. Ces diverses espèces
sont communément appelées « Terfass » ;
elles se distinguent les unes des autres par la zone de récolte,
la taille, la couleur ; la consistance des ascocarpes ainsi
que, parfois, par l'hôte auquel elles sont associées.
Ainsi, on parle de « Terfass rouge de Tafilalet »,
« Terifass blanc de Tafilalet », « Terfass
rose de Mamora », « Terifass noir de zaïr
», « Terifass de taïda », « Terifass
mâle », « Terfass indicateur »,
etc. Ce sont des espèces comestibles qui font l'objet
d'un commerce local important et très actif. La plupart
sont printanières, quelques-unes (Delastria rosca,
Terfezia leptoderma et Tuber oligaspermum) apparaissent
par contre dès les mois de novembre et de décembre.
En règle
générale les truffes marocaines sont récoltées
au voisinage des plantes herbacées du genre Helianthemulm,
notamment H. gattatum (syn. Tuberaria guttata L.
Foureau) et H. Iipii, ou des pins, Pinus pinaster
var. atlantica en particulier, avec lesquels elles forment
des associations mycorhiziennes. La méthode de récolte
la plus courante est celle dite « à la marque »
(le sol est souvent gonflé et fendillé en surface
au pied de la plante hôte).
Les travaux
relatifs aux truffes marocaines sont trés peu nombreux.
Les études effectuées sont essentiellement d'ordre
taxinomique et floristique (CHATIN, 1891 a, 1896 b; MALENÇON,
1973; KHABAR, 1984) ou cytologique et ultrastructural (KHABAR,
1988; KHABAR et coll., 1994).
Dans la présente
contribution, nous présentons un travail floristique illustrant
les différentes espèces de truffes récoltées
dans diverses régions du Maroc et des données écologiques
et climatiques relatives à leur récolte. Nous proposons
une clé préliminaire ; ce travail pourra ainsi
servir de catalogue raisonné pour les truffes marocaines.
(...)
CARACTÉRISTIQUES
ET RÉPARTITION DES ZONES TRUFFICOLES AU MAROC
Lors de nos
prospections, nous avons pu constater que le développement
des truffes marocaines nécessite, d'une part, des conditions
climatiques et édaphiques particulières et, d'autre
part, la présence de plantes-hôtes en forte densité
et en pleine vigueur. Elles ont besoin, en général,
de sols sableux bien structurés, aérés et
permettant une meilleure circulation des éléments
minéraux.
Du point de
vue climatique, elles sont adaptées à des conditions
tempérées avec alternance de saisons. Leur production
est conditionnée par des niveaux de précipitations
favorables au début de l'automne, pour certaines espèces,
ou le plus souvent en hiver et au printemps pour d'autres. Cependant,
leur cycle biologique peut être perturbé par des
précipitations excessives ou mal réparties ou par
des périodes de froid prolongées ou de fortes chaleurs.
Nos différentes prospections nous ont amenés à
établir une carte de répartition des truffes et
des zones trufficoles au Maroc ; ces zones sont au nombre
de trois.
Zone A : située au nord-ouest,
de faible altitude (entre O et 300 mètres) ; c'est
la forêt de la Mamora, à l'est de Rabat, constituée
de chênes-lièges (Quercus suber), d'une superficie
de 130 000 hectares, sur sol acide et sous climat semi-aride.
Les espèces
de truffes rencontrées sont Terfezia arenaria,
T. leptoderma et Tuber asa, associées à
Helianthemum gattatum dans les clairières de la
forêt, ainsi que Tuber oligospermum et Delastria
rosea, associées à Pinus pinaster var.
atlantica, nouvellement utilisé en reboisement.
Zone B : située dans l'est et le sud-est
du pays, appelée le haut plateau du Maroc oriental (1000
à 2000 mètres d'altitude), sous climat aride et
subsaharien ; c'est le dommaine de l'alfa (Stipa tenecissinla),
sur sol calcaire.
Les espèces présentes sont Tirmania pinoyi
et T. nivea, associées à Helianthemum
hirtum, ainsi que Terfezia boudieri, T. claveryi
et Picoa juniperi associées à Helianthemum
lipii et H. apertum.
Zone C : c'est une forêt de chênes
verts (Quercus ilex) dans la région de Had-Hrata,
située à l'est de la ville de Safi dans la plaine
de Abda ; zone de faible altitude (0-300 m) sur sol calcaire
et sous climat semi-aride.
L'espèce
récotée est Terfezia boudieri en relation
avec Helianthemum sp.
Carte page 226
Liste des espèces répertoriées
au Maroc (pour obtenir plus de détails, lire l'article
de Monsieur Lahsen KHABAR) :
Genre TUBER F.H.
Wigg. : Fr
- Tuber
asa Tul., 1851 (syn. : Terfezia gennadii Chatin
1896 ; Tuber lacunosum Mattir., 1900 ; Tuber
gennadii (Chat.) Pat., 1903)
« Terfass
mâle des Terfass ». Dans sol acide de la forêt
de la Mamora, récolte fin février à avril
en même temps que Terfezia leptoderma elle précède
l'arrivée des « vrais » Terfass
de la région : Terfezia arenaria.
- Tuber
oligospermum (Tul. et C. Tul.) Trappe, 1979 (syn Terfezia
oligosperma Tul. et C. Tul. 1851 ; Delastreopsis
oligosperma.
Genre DELESTRIA Tul. et C. Tul., 1843 (syn. : Terfezia
rosea (Tul.) Torrend, 1907.
- Delastria
rosea « Terfass amère de taïga »
Forêt de la Mamora et ceinture verte de Temara (région
de Rabat), aux mêmes endroit que Tuber oligospermum.
Genre TERFEZIA Tul. et C. Tul., 1851.

Terfezia leptoderma jeune (Celle qui montre une
coupe avec intérieur blanc)
- Terzezia
arenaria Trappe, 1971 (syn. : Tuber arenarium, 1829 ;
Terfezia leonis Tul., 1851)
- Terzezia
boudieri Chat., 1891
- Terzezia
claveryi Chat., 1891
- Terzezia
leptoderma Tul., 1851 (syn. : Terfezia olbiensis
Tul., 1851)
Genre TIRMANIA Chat.,
1891

Tirmania pinoyi
(coupe)
Localement
connu sous le nom de « Terfass blanc de Tafilalet »
ou « Zoubaïdi ». Il est très
abondant dans le sud-est, sous climat aride et sub-saharien,
notamment dans les régions de Aïn Beni Methar, Tandrara,
Bouaarfa, Arfoud, Figuig, Rissani ; on le récolte sous
Helianthemum hirtum dès la deuxième semaine
du mois de décembre et jusqu'à la fin du mois de
mars.
- Tirmania
pinoyi (Maire), Malençon, 1973 (syn. Terfezia
pinoyi Maire, 1906)
- Tirmania
nivea (syn. Tuber niveum Desf. : Fr., 1823, Terfezia
ovalispora Patrouillard, 1890, Tirmania ovalispora
(Pat.) Pat. 1892, Tirmania africana Chatin, 1892)
Genre PICOA Vitt.,
1831 (syn. Picoa juniperina Tul. 1851)
Récoltée
avec Terfezia claveryi sous Helianthemum lipii dès
la fin du mois de février, c'est une espèce très
rare.
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