Les
mycorhizes améliorent l'absorption de l'eau par les racines de
l'arbre. En assèchant ainsi la surface du sol, elles provoquent
la disparition ou le jaunissement des herbes. L'intensité
d'un brûlé dépend de l'espèce de truffe, des
conditions de terrain, climatiques, microbiologiques etc.
D'après
ce que j'ai compris les mycorhizes ont aussi une action chimique sur le
sol qui aurait tendance à acidifier le milieu originellement alcalin.
Des travaux Néo-Zélandais (Plattner, 1995) font l'hypothèse
que le mycélium parasiterait certaines plantes herbacées.
La concurrence en eau et nutriments seraient à l'origine de la
manifestation du brûlé.
Les
marques dans les truffières à Tuber uncinatum, en tout cas,
sont loins d'être rondes comme dans certaines images d'Epinal des
manuels de trufficulture. C'est nécessaire pour bien comprendre
le phénomène quand on l'a jamais vu, en réalité les formes sont diverses.
Sous
certains arbres il n'y a pas de brûlé, sous d'autres seulement
des portions sont brulées.
Le
fait d'avoir planté en ligne donne des bandes de brûlés.
Dans
l'image ci-contre à gauche, on remarque un morceau d'une bande
de brûlé. La zone la plus verte comporte de la fétuque
ovine (semée il y a quelques années).
Gérard
Chevalier me confirme que « Les brûlés
seraient dus à des substances herbicides secrétées
par le mycélium de la truffe, mais aussi par les ascocarpes. Il
n'y a pas que la truffe qui soit capable de produire des brûlés
: d'autres champignons, comme les Astraeus, en sont capables. L'origine
des brûlés est complexe : il n'y a pas que la production d'herbicides. Il y aurait également des phénomènes de compétion pour
l'eau, les éléments nutritifs, etc. Il peut arriver que
la truffe ne brûle pas. J'ai récolté de magnifiques Tuber melanosporum sous du gazon aussi beau que celui d'un golf
en Grande- Bretagne ! Dernier point, le brûlé n'éradique pas les ronces. Pour Tuber uncinatum, les places
en forêt où il y a des ronces ne produisent pas de truffes.
Les places où le sous-bois est trop envahi par les broussailles
sont improductives. Le problème des brûlés est passionnant. Il faudrait y consacrer quelques moyens de recherche,
ce qui n'est malheureusement pas le cas... »
Propos recueillis
en juillet 2003.